Ces véhicules qui travaillent, dans des conditions parfois difficiles, et ceux qui les conduisent, les entretiennent, en prennent soin, pour l’image de l’entreprise et de la profession, mais surtout par passion, sont la fierté et la vitrine aux yeux du grand public du monde du transport. Cette année, deux nouvelles catégories étaient récompensées : les camions anciens - restaurés dans leur jus - pour soutenir la préservation du patrimoine et les Européens, pour saluer la venue de concurrents étrangers de plus en plus nombreux.

Le jury a souligné de nouvelles tendances : du côté des tracteurs décorés, l’arrière de la cabine, qui représente tout de même cinq mètres carrés mis à disposition du peintre, est de plus en plus souvent exploité. Les mats, satinés, noir et blanc, sépia font aussi leur apparition côté peinture dans toutes les catégories. Toujours au chapitre des nouvelles tendances, on voit de plus en plus de covering (décor par des stickers à la place de la peinture), qui donne un résultat impressionnant pour un moindre budget et une immobilisation moins longue du camion. Deux camions récompensés, dont le lauréat du prix Facebook décerné par les « like » du public, sont décorés avec cette technique.

L’exploit de ceux qui travaillent dans des conditions particulièrement salissantes avec un camion décoré a également été souligné, et récompensé. Ainsi, le premier prix du coup de cœur de la catégorie porteurs a été décerné au Scania citerne de Corentin Mauclet et celui des tracteurs décorés au Scania S660 de Loïc Velhac peint par ATG décors, qui travaille dans les bois !

Quant au grand gagnant, le lauréat du prix « Best of the Show », le Scania 660 de Franz Müller, c’est une véritable œuvre d’art dont la décoration Indiana Jones a nécessité pas moins de trois entreprises spécialisées : les Néerlandaises MW Design et Bronk Truckspuiterij pour la peinture et le finish et l’Italienne Enjoy Driving pour l’intérieur. Dédié au transport de fruits à travers l’Europe, il va dans les exploitations agricoles, activité salissante s’il en est, et reçoit les meilleurs soins de son conducteur : lavage quotidien des roues et parties basses, grand toilettage tous les samedis (trois heures de lavage et cinq ou six de plus pour les finitions en tout genre). « C’est mon hobby, alors je ne compte pas le temps que j’y passe, confie Franz Müller. Et puis ça fait plaisir aux gens de le voir, le grand public comme les collègues. Je suis heureux d’avoir la chance de le conduire et très fier de cette victoire pour ma première participation au Mans. » Une passion, vous dit-on !